C’était l’inconnue. Hier, sur la route, j’avais fait des
courses plus « lourdes » que ces derniers mois. J’espérais qu’en mon
absence, la glace aurait suffisamment fondu pour que je puisse monter jusqu’au
buron. Sinon, j’en avais pour plusieurs voyages à pied avec mes valises, mes
provisions et autres…
Gagné ! Pour la première fois depuis fin novembre, j’ai
pu accéder au buron avec mon véhicule !
Perdu ! J’ai passé une bonne partie de la soirée
dans mes débats et contradictions !
Après avoir longtemps tergiversé, je m’étais décidé, fin
2010, à acheter un 4x4 pour ne pas avoir à trop porter. Je savais que c’était
indispensable mais je ne voulais pas deux véhicules ; or l’âge ne me permet
plus guère de grands voyages en tape-cul de petit 4x4 rustique ; or mon
portefeuille et mon âme ne m’autorisent pas un gros 4x4 polluant et grand
consommateur. C’est l’invention du Duster qui m’a décidé. Rationnellement je ne
pouvais espérer mieux.
Un monstre sur ma terrasse! |
Rationnellement ? Quel choc effroyable quand, il y a
juste un an, je me suis pour la première fois réveillé au buron avec ce monstre
devant ma porte ! J’étais effaré ! Qu’est-ce que cette bête neuve et
luisante venait faire chez moi? Une verrue sur le buron ! Je l’ai exilé
sur l’ancien parking des communaux, pour le voir le moins possible.
Comme il était quand même si pratique et qu’il m’offrait des
perspectives de durer plus longtemps ici malgré l’âge, je m’y suis habitué. En
tâchant de garder un peu d’autodérision : dans mon journal de l’époque, j’avais
baptisé la plateforme d’accès à ma terrasse depuis la voie empierrée du nom de « Autel
Duster », un peu comme pour un veau d'or.
En exil... |
Et voilà qu’hier soir je pensais à lui avec tendresse et
reconnaissance ! Alors que, jeudi dernier encore, en Arménie, j’étais en
débat avec les développeurs qui prétendent « lutter contre la pauvreté »…
Je reprenais mes arguments comme quoi la misère est inacceptable mais la
pauvreté matérielle est non seulement acceptable mais bienvenue car la planète
ne supportera plus longtemps l’extension d’un mode de vie basé sur cette idée
de richesse et de consommation qui prédomine aujourd’hui. « Je ne lutte
pas contre la pauvreté mais pour que tous nous puissions, en pauvreté,
valoriser et savourer tant de richesses de vie que nous avons. » C’est ce
que j’expliquais. C’est ce que je cherche à vivre moi-même.
Oui mais, et le Duster ? Et voilà que je m’en
éprends ! Vous imaginez ma soirée… Qui finalement ne s’est pas trop mal
terminée. Je me suis auto-convaincu que je n’avais guère le choix. Et, puisque
je n’ai nullement quêté la frime, quel mal à ce que j’y mette la rime ?
C’est ainsi que, ce matin, je me suis éveillé plus
serein. Et disposé à goûter à nouveau les joies de cette vie au buron où,
précisément, je m’efforce d’avoir une faible empreinte écologique et une énorme
réjouissance de nature, un bal de compagnies variées, un bain de diversité
rayonnante. La « vraie vie », diraient ou gausseraient certains…
Tiens, j’ai vu que les premiers pissenlits sortent, même ici.
Je vais faire ma cure printanière. Le Duster ne m’en empêchera pas !
Las Fayas, le vendredi 30 mars 2012
Bonjour !
RépondreSupprimerJ'adore voyager de sites en sites (ne dit-on pas surfer ?) et rêver virtuellement. Un jour, en faisant une recherche sur Valcivières, grâce à ce cher Mr Google, je suis "tombée" sur votre site et je le consulte de temps à autre. J'aime y lire votre quotidien, isolé un peu loin de tout(s)...
Comme je suis assez taquine, à la lecture de vos interrogations sur votre fier "destrier", je me suis permise de vous mettre ce lien. J'espère que je ne serai pas bannie de vos "lecteurs"
Bien amicalement
B
http://www.duster.fr/video-greenwashers.html
Bonjour B.
SupprimerMerci de votre plaisir de surfer. C'est ce que j'aime dans un blog: on ne s'impose pas, on est disponible pour celui qui le désire. Alors, l'idée de bannir est antinomique avec celle de partager. Je vais aller voir ce qu'il en esty de ce Duster du pauvre.
Amicalement
Pierre